"L’année blanche, c’est une solution": pour Renaud Muselier, les Régions vont devoir faire des économies

Même si Renaud Muselier a volontiers donné son sentiment sur le "risque" d’un basculement de certaines villes de la région dans l’escarcelle du RN ou de LFI, – citant notamment Toulon "où la succession du maire sortant n’a pas été préparée" – l’échange informel entre le président de la Région Sud et un panel de journalistes convié par ses équipes sur le stand de la collectivité partenaire de premier plan de l’évènement, a surtout tourné autour de la question du futur budget de la France et au passage de celui des Régions.
"Les propos de Barnier, de Bercy et de Le Maire, pour nous expliquer que le déficit du pays est dû aux collectivités, c’est faux", commençait l’élu, qui préfère visiblement l’approche du gouvernement actuel sur la question.
"Là, la discussion n’est pas la même, on nous demande de faire des efforts" souligne le président, pour qui le message véhiculé, avec pédagogie, par François Bayrou est "L’Etat providence, c’est fini. Est-ce que ce message est compris? Ou certains se disent qu’ils passeront à travers, mais on ne peut plus passer à travers, aujourd’hui."
Les Régions financent 15% de l’investissementS’il s’attend à ce qu’on demande de nouveau aux Régions de faire des économies, Renaud Muselier avoue être "dans l’impasse", quant au choix des budgets à réduire.
"L’an dernier j’ai perdu 120 millions d’euros mais pour autant je n’ai pas fermé les lycées, ni réduit les trains ou les transports. On a décidé de rester présents là où on est en première ligne et de se désengager là où on est en 3e ou 4e ligne, par exemple la culture on a réduit de 10%. Et la règle c’est, là où l’Etat se retire, on se retire aussi."
Et de rappeler que les Régions représentent 15% des investissements à l’échelle de l’Hexagone et 1% du déficit du pays.
"L’année blanche c’est une solution, on prend", affirme le président de la Région Sud concernant le budget 2026. En attendant, l’élu se félicite d’avoir mis en place le Versement mobilité sur son territoire, qui va rapporter 30 millions d’euros à sa collectivité à travers une taxe sur les entreprises de plus de 11 salariés.
"Dans le projet de loi précédent les Régions avaient demandé à pouvoir lever cet impôt comme le fait déjà la Région parisienne. Et maintenant que nous avons cette possibilité, certaines disent ne pas vouloir le faire. Moi je l’ai fait. Et ceux qui ne l’ont pas fait vont avoir du mal à réclamer qu’on les aide à sauver leurs petites lignes ferroviaires."
Nice Matin